Tibouchina Urvilleana – Tibouchine D’Urville.

Le Tibouchina urvilleana, également appelé Tibouchine, Tibone d’Urville ou encore Fleur araignée, est un arbuste qui attire irrésistiblement l’attention. Il capture la lumière de façon unique dans ses grandes fleurs d’un bleu-violacé presque fluorescent, mais aussi sur son feuillage velouté, aux reflets soyeux, aussi doux au regard qu’au toucher. Cette plante ô combien désirable possède aussi un tempérament de diva hérité de ses origines brésiliennes ; sa culture sous nos cieux moins cléments sera réservée aux amateurs éclairés ou aux jardiniers attentionnés. Sa beauté ravageuse vaut bien qu’on lui consacre un peu de temps et qu’on lui prodigue les soins nécessaires pour satisfaire ses quelques exigences !

 

Le Tibouchina urvilleana (synonymes Lasiandra semidecandra, Tibouchina semidecandra, Pleroma macrantha) est un grand arbuste ou un petit arbre de la famille des mélastomatacées, originaire du sud du Brésil, naturalisé dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales. A ce titre, il apprécie les atmosphères chaudes et humides et l’ombre tamisée que lui fournissent de grands arbres. Dans son environnement, il forme un véritable petit arbre atteignant parfois 5m de hauteur. En culture, sous nos climats, il dépassera rarement 2 m 50 de hauteur pour 1 m 25 d’envergure, si les conditions sont optimales. Les plantes cultivées en pots gardent souvent des dimensions plus modestes.

Sa croissance est assez rapide et son port dressé est assez peu ramifié. Il forme un tronc très court d’où partent quelques rameaux de section quadrangulaire, d’une teinte pourprée et couverts d’une pubescence lorsqu’ils sont jeunes, prenant par la suite une teinte plus brun-gris. Ces tiges, grêles et cassantes, sont très sensibles au vent. Elles portent un feuillage particulièrement ornemental. Les feuilles, persistantes, longues de 8 à 10 cm, entières, de forme ovale à extrémité effilée, sont pourvues de poils très doux, transparents, couvrant le limbe d’un reflet soyeux magnifique. Elles arborent un ton vert plus ou moins foncé sur le dessus, plus mat au revers, et sont parcourues par 3 à 5 nervures longitudinales très marquées. Avant de tomber, elles prennent une jolie teinte rouge-orangé. La floraison, tardive, commence en août et peut durer jusqu’au mois de septembre-octobre. Si la plante est maintenue en pleine lumière et dans une atmosphère chaude et pas trop sèche, quelques fleurs peuvent encore paraître en hiver. Mais le plus souvent, cette floraison se tarit en hiver, sous l’effet de la baisse de l’ensoleillement et des températures. Les boutons floraux, généralement solitaires, sont teintés de rouge-pourpre. Ils éclosent en fleurs de 10 cm de diamètre, composées de 5 pétales bleu-violacé, satinés, disposés en coupe très ouverte. Le centre de la corolle est occupé par de longues étamines recourbées et articulées comme des petites pattes. Toutes ces couleurs, vert, orange, pourpre et violet intense, se retrouvent sur cet arbuste en pleine floraison, créant un spectacle assez fascinant. La floraison est suivie par la formation de capsules frutescentes décoratives.

 

Le Tibouchina est frileux, mais sa culture peut être tentée en pleine terre dans certaines zones bien abritées de notre littoral atlantique, comme en témoigne un bel exemplaire de 3 m 50 qui trône dans le jardin exotique de Roscoff, apparemment insensible aux gelées de l’ordre de -2 à -3°C qu’il n’ont pas eu l’air de l’affecter. Le littoral méditerranéen, en particulier la zone de l’oranger, pourrait aussi lui convenir, moyennant un arrosage suivi en été et une installation dans un sol non calcaire. C’est une plante sensationnelle en pleine floraison, à installer en isolé, ou au cœur d’un massif de plantes plus modestes, à longue floraison estivale. Les petites fleurs orange des potentilles arbustives (Hopley’s Orange) ou rouges des sauges arbustives ( Royal Bumble, Flammenn) mettront parfaitement en valeur ses grandes fleurs bleu-violacé. Tout comme les petites clochettes jaunes du Diervilla splendens. Un massif composé d’un Eucalyptus macrocarpa (2 à 4m de haut, très grandes fleurs rouges), d’un Cassia corymbosa et d’un Melaleuca gibbosa devrait faire son petit effet dans un décor exotique. La culture dans un grand pot permet de l’adopter partout en France, où il passera toute la belle saison à l’extérieur et l’hiver dans la serre, la véranda ou même à la maison dans une pièce pas trop chauffée.